Publié par : librepropos | Mai 8, 2011

France/Divers : Fatuité et climat délétère …

                                          Récurrents glissements tendancieux

                                                     Par Armand ADOTEVI

Le journal d’information numérique -Médiapart- révéla jeudi 28 avril 2011 un projet secret d’instauration de quotas ethniques dans les centres de formation de football en France tendant précisément à écarter les joueurs d’origine africaine et maghrébine, de l’équipe nationale française de football. Je rappelle que les joueurs dont s’agit sont parfaitement français.

Il ressort des informations livrées par les journalistes de -Médiapart- que des dirigeants de la fédération française de football, dont le sélectionneur de l’équipe nationale de France, Laurent BLANC, auraient conclu un accord secret lors d’une réunion de la -direction technique nationale-, le 08 novembre 2010, afin de limiter à 30% le taux de joueurs noirs et arabes dans les centres de formation, pour mieux s’en passer en équipe nationale.

Les premières dénégations, contestations et autres mensonges ne résistèrent pas à la production de preuves irréfutables.

En effet, afin de lever tous doutes et de confirmer formellement [ses] informations, -Médiapart- a publié, samedi 30 avril 2011, le verbatim complet des propos tenus au cours de ce huis clos à la fédération française de football d’où il ressort incontestablement que des saillies racistes absolument incriminables, fusèrent !

Le cynisme et le caractère xénophobe des propos du directeur technique national, monsieur François BLAQUART, ne souffrent nul doute. Il fut suspendu samedi 30 avril 2011 de ses fonctions à la demande du ministère des sports et de la fédération française de football dès après la publication du compte-rendu de la réunion.

Pour mémoire : L’ancien président du Front National, formation politique d’extrême droite, fut le premier à proférer des ignominies sur la composition raciale de l’équipe de France de football.

Puis, ce fut au tour de celui qui s’était déjà distingué par de virulents propos à l’emporte-pièce contre les noirs et arabes, monsieur Alain FINKIELKRAUT de déverser sa verbosité haineuse sur le même sujet, manifestant son peu de considération pour les noirs jouant en équipe de France de football, au point d’exprimer sa fureur de [les] voir trop nombreux : Il éructa ; je cite (sic) : « l’équipe nationale de football de France est la risée de l’Europe » en ce que poursuit-il je cite (sic) : « elle est black, black, black » ».

Désormais, en France, le recyclage des thèses fâcheuses du FN a fait des émules et est assumé. L’exemple n’est-il pas venu d’en haut par les digues grandes ouvertes en 2007 ? Aujourd’hui, l’on intègre et théorise à tout va les détestables thématiques de la formation politique d’extrême droite, formation politique potentiellement anti-démocratique, fasciste et xénophobe. Aussi, tout est en marche pour la banalisation du racisme visant plus particulièrement les minorités dites « visibles ».

À gauche de l’échiquier politique français, l’ancien président socialiste du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon feu monsieur Georges FRÊCHE, accessoirement orfèvre en opprobres linguales, considéra de son vivant, je cite (sic) : « …la proportion des joueurs blacks en équipe de France de football est trop élevée… ». Fin de citation.

Sauf à considérer que ne sont, ni ne représentent la France : la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Nouvelle-Calédonie/Kanaky, Wallis-et-Futuna, la Polynésie et récemment Mayotte, qui jusqu’à preuve du contraire sont et demeurent administrativement et politiquement des départements et territoires français de l’outre-mer français, peuplés très majoritairement d’habitants au pigment plutôt … « marqué », feu monsieur Georges FRÊCHE, qui fut un habile notable politique de l’Hérault n’avait formulé en l’espèce qu’un médiocre poncif qui pourtant est riche d’au moins un enseignement en ce qu’il révéla de sa part, une étonnante méconnaissance des composantes de la  population de France.

À l’époque de ces faits, nonobstant les jactances des plus hauts dirigeants du Parti socialiste français, en réaction aux propos racistes formulés par feu Georges FRÊCHE, la sanction disciplinaire à l’encontre de monsieur Georges FRÊCHE ne fut prise que du bout des lèvres, sous la pression de nombreuses associations citoyennes.

Le bon monsieur FRÊCHE demeurera jusqu’à son décès, en bonne place en baronnie socialiste. 

En réalité, le sport est touché par une plaie nauséabonde depuis longtemps y compris dans les enceintes sportives. En Italie, Paolo Di Canio un célèbre footballeur de la Lazio de Rome a pris pour habitude de pratiquer dans l’enceinte même des stades de football, en cours de match, face aux supporters de son équipe, le salut fasciste à la MUSSOLINI.

Cette forme d’apologie du fascisme dans un cadre dédié aux activités sportives ne gêne personne dans l’Italie de Silvio BERLUSCONI dont d’ailleurs le gouvernement intègre et recycle ès qualité de ministres, des ex-néofascistes ayant pignon sur rue.

Ces derniers se sont du reste empressés d’expliquer que le footballeur Paolo Di Canio pouvait librement saluer à sa guise. Dans cette même Italie, l’ancien Président de la République (mai 1999 – mai 2006), monsieur Carlo Azeglio CIAMPI a remis très solennellement sous les lambris de la République Italienne une médaille d’or à différentes personnalités, parmi lesquelles l’on remarqua madame Oriana FALLACI, ex-journaliste reconvertie dans la pratique notoire du racisme anti-arabe. Elle est l’auteur du livre à la trame manifestement raciste intitulé : La rage et l’orgueil.

Depuis le début des années 1990 les stades de football et autres terrains de sport en France, en Italie, en Espagne et ailleurs à travers le continent européen sont devenus le nouvel endroit où des joueurs noirs de peau, sont ouvertement victimes de comportements xénophobes prémédités et d’injures distinctement racistes.

Les jets de bananes sur l’aire de jeu et autres imitations de hauts cris de singe sont devenus courants au cours de matches de football, dans les enceintes sportives d’Italie, de France, d’Espagne et de quelques pays d’Europe.

Avez-vous perçu dans les années 1990 un défilé face aux caméras de la télévision, d’hommes politiques de tous partis politiques républicains confondus, affichant une mine déroutée, venus s’insurger et dénoncer ces comportements pourtant d’une extrême gravité ? La réponse est non !

Avez-vous lu ou entendu dans les années 1990 le moindre communiqué de presse des plus hautes autorités de la République de France sur ces pratiques racistes dans les stades de football ? La réponse est non !

Ce n’est que, le jeudi 23 novembre 2006, à l’issue d’un drame que la puissance publique sortit de sa léthargie. En effet, le 23 novembre 2006 au sortir du stade -Le Parc des Princes- (Porte de Saint-Cloud) où un match de football s’est joué entre l’équipe du Paris Saint-germain et une équipe Israélienne, une horde de voyous écervelés prétendument « supporters » du PSG entreprirent de lyncher un jeune supporter pour la seule raison qu’il est juif.

Percevant le grave danger auquel était incontestablement exposé le supporter israélien dont s’agit, un policier lui prêta assistance et fut contraint en situation de légitime défense de faire usage de son arme de service provoquant incidemment la mort du jeune dénommé Julien QUEMENER « supporter » du PSG. Ce drame à quelques mois d’une échéance électorale majeure, tira l’autorité politique au pouvoir, de sa pusillanimité alors même que les faits, les agissements, la brutalité et les propos racistes d’une rare violence défrayaient la chronique depuis plusieurs années tant aux abords que dans de nombreux stades de football en France et en Europe ; qu’ainsi, la puissance publique ne pouvait valablement prétendre en ignorer.

Il y a manifestement eu de la part de la puissance publique, une étonnante graduation dans sa condamnation immédiate et audible de ces actes et comportements frappés au coin du racisme.

Les fariboles tendant à soutenir que dans la scandaleuse affaire révélée au grand public, par -Médiapart- il ne s’est agi lors de la réunion du 08 novembre 2010 à la fédération française de football que de réguler les problèmes des joueurs binationaux noirs et arabes ne résistent pas à l’analyse et constituent un feu de paille !

L’équipe nationale de football du Luxembourg ne compte t-elle pas dans ses rangs un joueur de type européen (blanc), ayant la nationalité française, ayant été formé en France et anciennement joueur dans un club de France ? Idem pour l’équipe nationale de football de la Belgique ; Idem pour l’équipe nationale de football du Portugal ainsi que pour l’équipe nationale de football de Pologne et pour des équipes nationales de quelques autres pays d’Europe !

Par quelle alchimie le cas des joueurs binationaux blancs de peau, ne poserait aucun problème tandis que s’agissant des binationaux au pigment …indélébilement marqué, il y aurait problème et nécessité de quotas ?

Cette puanteur exhale parfaitement l’air du temps : identité nationale, brutalité dans les propos érigée en mode de gouvernance, outrances, fatuité, démagogie et agitation intempestive qu’accompagnent des annonces permanentes à vous donner le tournis. Tout cela procède d’une fumisterie raccrochée à une profonde hypocrisie.

Au demeurant, aux dires de nombreux qui bien informés, une pratique non écrite du quota racial, nourrie à la discrétion et au secret, aux dépens de citoyens français d’origine africaine et arabe, aurait cours au sein de certaines administrations (…) en toute illégalité.

Armand ADOTEVI


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